« Chitta Vritti nirodhah » (Patanjali)

 « Chitta Vritti nirodhah » (Patanjali).

Cette phrase de Patanjali définit le yoga;elle est essentielle. On peut la traduire par:le yoga consiste à empêcher le contenu du mental de prendre diverses formes .

Citta signifie les activités mentales.

Vritti signifie les fluctuations.

Nirodhah signifie controle,apaisement.

Ce petit aphorisme de Patanjali est souvent repris par les yogi.

 En pratique, il s’agit de réduire petit à petit l’agitation du mental .

Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas de « faire le vide » mais bien de se débarrasser du fardeau de nos pensées qui s’agitent et émergent sans cesse dans notre mental et qui occultent notre conscience .

Il s'agit de se libérer de la tyranie du mental.

Je propose de remplacer le trop fréquent énoncé « faire le vide » , mal compris, par « faire de la place ».

Nous avons là toute l’intelligence du Hatha Yoga ; utiliser le corps physique pour réaliser l’éveil spirituel. Il n'est pas du tout question ici d'analyse rationnelle , ni de métaphysique ,mais de ressenti; ici et maintenant ,au plus près serré . Pas de croyance , pas de théorie, mais une découverte personnelle un acquis qui se déploie .

 L’éveil c’est la découverte du Prana , le Souffle universel ,d'ou le sentiment de participer au grand cycle de la Vie ; sentiment d’appartenance ; « d’être un avec ».

Le yogi découvre qu'il n’est pas un roîtelet qui exploite le monde.Le monde ne nous appartint pas ,nous en faisons partie .L'univers est le miroir de notre conscience .

Abimer la nature c'est nous dégrader!

Cet éveil est exprimé avec talent par le poète indien Rabindranath Tagore :
« Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines jour et nuit, court à travers le monde et danse en pulsations rythmées. C’est cette même vie qui pousse à travers la terre sa joie en d’innombrables brins d’herbe, et éclate en de fougueuses vagues de feuilles et de fleurs... Je sens mon corps glorifié au toucher de cette vie universelle, car ce grand battement de la vie des âges, c’est dans mon sang qu’il danse en ce moment. »

Selon Patanjali L'erreur fondamentale consiste à ne pas distinguer l'éternel de l'éphémère !

Mignonne allons voir si a rose qui ce matin avait déclose sa robe de pourpre au soleil a point perdu cette veprée les plis de sa robe pourprée",nous dit le poète .Cette rose là est éphémère.   Mais La beauté qui la fait advenir ne l'est pas!

Car la beauté est éternelle .